Chassenon
Nuits Archéo – Programme 2025

Les « Nuits archéo », soirées événements organisées par le Département sur ses sites patrimoniaux, sont un temps fort de l’été.
Retrouvez la Nuit Archéo du 2 août 2025 avec le spectacle "D'arbre en arbre".
L'agglomération retrouvée
Les vestiges gallo-romains de l’agglomération de Cassinomagus s’inscrivent au sein du parc archéologique, propriété du Département de la Charente, sur la commune de Chassenon, à 60 km d’Angoulême sur la route de Limoges.
L’agglomération antique de Cassinomagus, connue par la Table de Peutinger, une copie du XIIIe siècle d’une carte routière antique, mentionnant les routes et agglomérations principales de l’empire romain, se trouvait en territoire Lémovice, au croisement de plusieurs voies de circulation romaines dont la Via Agrippa qui reliait Lyon à Saintes. L’agglomération se composait d’un ensemble d’édifices publics (thermes, temples, édifice de spectacle, aqueduc), de quartiers d’habitation et artisanaux. Les vestiges laissent imaginer son importance.
Fouillées depuis plus de 150 ans, les vestiges continuent de révéler leurs secrets et les archéologues vous accueillent sur leurs chantiers de fouilles, tous les étés, pour partager le résultat de leurs recherches. L’histoire archéologique est relatée dans une exposition installée dans le bâtiment d’accueil, complétée par des maquettes de l’ensemble des édifices publics, des thermes et du grand temple.
Contact
Le chantier de fouilles de Chassenon
L’histoire archéologique du site gallo-romain débute au milieu XVIIIème siècle, plus précisément en 1748, avec la première mention de l’existence de « vestiges remarquables » à Chassenon. Les premières investigations datent du milieu du XIXème siècle, sous l’impulsion de l’abbé Jean-Hippolyte MICHON, membre fondateur de la Société Archéologique et Historique de la Charente en 1844, il publie en 1849 un inventaire archéologique de la Charente : la Statistique monumentale de la Charente. Le grand temple est en partie dégagé et il observe, à proximité, les « caves d’un palais romain ». Un premier plan est publié en 1862, dans le Bulletin monumental de la Société Française d’Archéologie. Les investigations se poursuivent, de manière sporadique, pendant près d’un siècle sans nouvelle interprétation sur la fonction de ces vestiges.
En 1958 la Direction Régional des Antiquités Historiques autorise Jean-Henri MOREAU, fondateur de la Société des Amis de Chassenon, à engager de nouvelles fouilles et dès 1961, il identifie les vestiges comme ceux de thermes publics.
Vos rendez-vous
Terra Aventura
"Cassinomagus, par Toutatis"
Programmes et informations pratiques à retrouver sur :
Après 30 ans de fouilles « monumentales » et un classement au titre des monuments historiques en 1959, les thermes gallo-romains sont dégagés dans leur quasi intégralité. A partir de 1985, le Département de la Charente acquiert les vestiges des grands thermes et les parcelles alentours sur 25 hectares, pour constituer une réserve archéologique.
En 2003, le projet TherMoNat : les THERmes dans leur environnement MOnumental et NATurel, est initié. Il intègre des équipes pluridisciplinaires qui travaillent non plus uniquement sur l'édifice de bains, mais essentiellement sur ses relations avec l'environnement architectural et naturel, comme la thématique de l'eau au sein de l'ensemble monumental (acheminement, distribution, répartition et évacuation).
En 2011, un nouveau projet collectif de recherche, coordonné par les archéologues du département de la Charente, est engagé pour 3 ans et reconduit jusqu’en 2018 sur le thème Cassinomagus, l'agglomération et son ensemble monumental : chronologie, organisation et techniques. Il s'agit, à l'échelle de l'agglomération et de l'ensemble monumental, de l'Antiquité jusqu’aux époques modernes et contemporaines, d'étudier les relations entre les entités urbanisées par le biais de la chronologie propre à chaque ensemble, de leur organisation spatiale et de celle des chantiers et des techniques (décor, construction...).
Actualité de la recherche
Problématiques 2017
En Juillet 2017, l’équipe de l’archéologue Morgan Grall intervient sur un bâtiment antique situé au sud du sanctuaire, dans un des quartiers civils de l’agglomération gallo-romaine. Leur mission consiste à dégager et étudier différentes pièces afin de mieux comprendre la fonction et l’évolution de cet édifice. Etait-ce la demeure d’un riche propriétaire, un lieu d’accueil, un édifice public, … ?
Août 2017, c’est au tour de l’équipe de l’archéologue Cécile Doulan, de travailler sur le sanctuaire, considéré comme un des plus grands de la Gaule. Plusieurs sondages seront réalisés sur une surface de six hectares afin de mieux cerner son étendue et ses accès. Où se situe l’entrée, quelles sont les limites de cet espace sacré, existait-il une entrée monumentale ?
Le site en images
Regard d'illustrateur
Emmanuel Cerisier
Emmanuel Cerisier est un illustrateur de livres, d'affiches et de dessins pour la presse. Son graphisme, très réaliste, convient parfaitement pour l'illustration de livres documentaires, à vocation pédagogique. Les thèmes de ses ouvrages sont très variés : Antiquité romaine avec notamment « L’atlas des romains » ou «Octavius le gladiateur », Préhistoire, Moyen Âge, civilisations chinoise, arabe et indienne, grands explorateurs,...
En 2009, le Département de la Charente sollicite Emmanuel Cerisier pour illustrer, dans le cadre d’une exposition présentée au cœur des vestiges du monument thermal, le circuit du bain et fonctionnement des thermes. Ce travail réalisé avec l’appui des archéologues du site, permet de restituer le monument selon l’état des connaissances et des hypothèses formulées par les chercheurs jusqu’en 2009.
En 2015, suite aux dernières fouilles menées sur les thermes et à la découverte de l’entrée sud du monument, le Département missionne à nouveau Emmanuel Cerisier pour réaliser la restitution des thermes dans leur ensemble. A partir de ces illustrations un jeu de cube géant a été créé pour le jeune public.
Regard d'auteur de BD
Cécile Chicault
Cécile Chicault est une auteur de bande dessinée, installée à Angoulême au sein de l’atelier du Marquis. Son premier album« Le diable aux trois cheveux d'or » obtient le prix Alph'art jeunesse en 2000. En 2011 sort le premier tome d'une série historique avec Hervé Pauvert « La saga de Wotila » qui se déroule en Gaule au Ve siècle.
Cécile Chicault est sélectionnée, en 2011, par le Département de la Charente afin de créer une planche de BD, illustrant les thermes à l’époque antique.
« La réalisation de cette page m'a intéressée car j'ai pu partir d'un véritable objet trouvé sur le site de Cassinomagus : une bulla en or. Ce bijou a quelque chose de fascinant car il témoigne de la venue d'un enfant dans les thermes, et du jour malheureux où il l'a perdue. Ainsi, la bulla met en évidence la place de l'enfant au sein de sa famille, entouré de croyances et de traditions, visant à le protéger jusqu'à son accession à l’âge adulte. Quoi de plus touchant que cette trace d'un amour parental dans un peu plus d'1 centimètre carré de métal ? » Cécile Chicault.
Restitution 3D et photogrammetrie
En 2011, le Département de la Charente missionne l’équipe d’Archéotransfert (CNRS- Université de Bordeaux) pour réaliser un programme de relevés photogrammétriques des vestiges des grands thermes.
La photogrammétrie est une technique qui a pour but de déterminer les dimensions, les positions et la forme d’un objet, d’une architecture, d’une scène, …, à partir de clichés photographiques, permettant ainsi de créer et de reconstituer des modèles en 3 dimensions.
A Chassenon, 35 000 clichés (12 Mga pixels) ont été nécessaires pour couvrir l’ensemble des thermes avec un échantillonnage élevé (de 5mm à 1cm sur une superficie d’1 ha).
Les objectifs de ce programme sont :
- scientifique : établir un état des lieux des vestiges antiques et ouvrir de nouvelles perspectives à la recherche ;
- conservatoire : constituer une documentation essentielle, utilisable pour garantir la conservation des vestiges ou concevoir des supports destinés à favoriser le partage de la connaissance avec d’autres communautés d’utilisateurs ;
- valorisation : restituer en images 3D, selon les données scientifiques et les hypothèses récentes, l’architecture et les décors initiaux de l’édifice lors de son exploitation par les gallo-romains.
Un travail de restitution du grand temple a également été réalisé par l’entreprise angoumoisine Novo 3D.
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